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Sommaire

I. TRANSFORMATIONS ÉCONOMIQUES
A. INDUSTRIALISATION ET MODERNISATION ÉCONOMIQUE
1. Un empereur modernisateur ?
2. L’accélération du processus d’industrialisation
B. L’ESSOR DES VILLES ET LES TRANSFORMATIONS URBAINES
1. Le Paris d’Haussmann
2. Les villes de province

II. TRANSFORMATIONS SOCIALES
A. IMPORTANCE DU MONDE RURAL ET DÉBUT DE L’EXODE RURAL
1. « L'âge d'or des campagnes françaises »
2. L'engagement de l'État impérial dans la modernisation des campagnes
B. LE MONDE OUVRIER ET LA QUESTION SOCIALE
1. Vers un monde ouvrier
2. La question sociale

CONCLUSION 

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Manuel p.112-139

Ce chapitre vise à montrer que sous le Second Empire, la société française connaît des mutations profondes liées à l’industrialisation et à l’urbanisation -Repères p.114-115. Les transformations économiques et sociales en France (chronologie p.115).

Peut-on dire que le Second Empire accélère le processus d’industrialisation et fait entrer la société française dans la modernité ?

I. Transformations économiques

A.    Industrialisation et modernisation économique

Le Second Empire est le premier régime qui ait en France exprimé sa volonté de privilégier des objectifs d'ordre économique. Mais quel est véritablement le rôle de l'Empereur et de l'État dans cette croissance et surtout dans cette modernité naissante ?

1.     Un empereur modernisateur ?

a.       Développement des transports, intensification des échanges

Documents p.120-121. Le chemin de fer- Dès 1842, l’État avait pris en charge les infrastructures ferroviaires (terrains, ponts, tunnels, voies), tandis que le matériel, la construction des gares et l’organisation du service de transport sont concédés sur une longue durée à des compagnies privées. Le Second Empire consolide ce dispositif et développe le réseau de chemins de fer en étoile autour de Paris et ses lignes secondaires : le réseau ferré, qui ne comptait que 3 558 km de lignes exploitées en 1851, est porté à 16 994 km en 1869, dans des conditions d’exploitation rendue stables par la politique impériale[1] -Carte 1 p.114. L’extension du réseau ferré français.

Progressivement, le train dessert les principaux ports du territoire, où s’ouvrent des liaisons avec le reste du monde : Marseille-Alger en 1854, Le Havre-New York en 1864. L'Empire est la période où se créent les grandes compagnies maritimes[2], dont la naissance accompagne la création des chantiers de Saint-Nazaire et les équipements nouveaux des ports du Havre et de Marseille.

Dès 1836, la loi sur les chemins vicinaux (ou communaux) jette les bases d’un réseau routier qui pénètre au cœur des campagnes et contribue de manière décisive à leur désenclavement. Parallèlement, le réseau télégraphique passe de 2 000 à 40 000 km.

En « rétrécissant le pays », ces évolutions bouleversent le rapport des Français à l’espace et au temps.

b.      Une « révolution » bancaire ?

La création de moyens de transport modernes a nécessité la mobilisation de capitaux très importants, ce qui suppose l'apparition de nouvelles formes de crédit. Le rôle économique de l’État s'est surtout borné à encadrer et accompagner le mouvement avec la création des banques d'affaires et de dépôt et l'adoption d'une nouvelle législation économique qui garantit la mobilisation de l’épargne vers les entreprises.

Ainsi, avec la loi de 1863 sur les sociétés anonymes, de nouvelles banques, comme le Crédit lyonnais et la Société générale cumulent actions, obligations et dépôts de particuliers dans leur capital. Développant un réseau de succursales sur tout le territoire, elles contribuent au financement des entreprises. D’autres établissements bancaires reçoivent l’appui direct de l’empereur, comme le Crédit mobilier des frères Pereire (1852)[3].

c.       Une étroite collaboration entre l’État et le patronat

Le Second Empire apparaît surtout à juste titre comme une période d'étroite relation, voire de collaboration, entre l'État et quelques grandes figures du patronat, qui cumulent activités économiques et mandats politiques, ce qui permet une alliance encore inédite entre des hauts fonctionnaires, des économistes et des représentants du grand patronat et de la finance[4]. Ainsi :

Conclusion

Célébrer la modernité et la prospérité, et s’en attribuer le mérite : c’est le rôle joué par des manifestations nouvelles comme les inaugurations -Inauguration de la gare de Cherbourg par Napoléon III (1858), les comices agricoles -Vocabulaire p.116 et les expositions universelles. La première, qui se tient à Londres en 1851, a montré la supériorité de l'Angleterre, mais la deuxième, qui a lieu à Paris en 1855 -Le saviez-vous ? p.116, a prouvé que la France pouvait tout aussi bien organiser une exposition internationale des produits de toutes les nations[6], qui accueille plusieurs millions de visiteurs[7].

Dès 1852, la prospérité économique fait partie intégrante du projet impérial. L'Empire n'en a cependant pas le mérite et n'en a pas eu l'impulsion : les transformations économiques majeures ont été amorcées dès les années 1835-1836 et relèvent de l'initiative privée plus que publique. Quels que soient ses mérites, le régime a avant tout bénéficié d'une conjoncture favorable et si Napoléon III est le premier chef d'État français à s'intéresser véritablement à ces questions, il n'est en cela qu'un homme de son temps.

2.     L’accélération du processus d’industrialisation

Industrialisation, industrie. Vocabulaire p.115- Le textile et la métallurgie dominent un monde industriel très varié -doc.3 p.115. Les activités industrielles. La production augmente, portée par la mécanisation, l’innovation et la consommation de masse.

Elle conserve des traits que l’on peut qualifier de proto-industriels (ateliers et travail à domicile), mais l’utilisation croissante de la vapeur (mécanisation) favorise le développement des usines. En effet, la petite industrie ou l'atelier occupent toujours une place toujours considérable dans la production industrielle de la ville[8]. Durant le Second Empire, la « Ville noire » de la première industrialisation n'est présente que dans un petit nombre de localités. Le nouveau paysage urbain que l'on identifie souvent aux villes du Nord de la France, avec leur alignement de corons à côté d'une cheminée d'usine ou d'un chevalet de mine, est encore rare.

Avec la naissance du système usinier et le recours accru à la vapeur (besoins en charbon) et aux machines-outils (besoins en fer et en acier), l’industrie connaît une recomposition spatiale progressive : pendant que certaines régions marquées par la pré-industrialisation déclinent (Auvergne, Périgord), l’activité s’intensifie en Alsace, en Normandie ou dans le Nord. C'est sous le Second Empire que la fameuse ligne Le Havre-Marseille semble véritablement se dessiner : la population industrielle est désormais majoritaire dans le Nord (52%), la Seine (50% mais 57% des Parisiens), elle atteint 40% en Seine inférieure et dans le Bas-Rhin. Le département du Nord concentre à lui seul 10% du prolétariat français, réparti entre filatures de laine et de coton, industrie sucrière, métallurgie et mines. En revanche, toute la partie ouest du pays connaît une régression industrielle, sauf Saint-Nazaire qui se développe au détriment de Nantes. Les activités de l'ancienne manufacture dispersée périclitent en Dordogne, en Mayenne ou dans l'Orne.

Parallèlement, la France réalise progressivement une transition entre une industrie rurale diffuse et l’affirmation de pôles industriels majeurs –Carte 2 p.114 + doc.3 p.129. Le travail industriel dans les campagnes en Haute-Loire où se déploie le système usinier. Par exemple, la ville-usine du Creusot passe de 2 000 à 10 000 ouvriers de 1852 à 1870.

B.    L’essor des villes et les transformations urbaines

L’urbanisation est le corollaire de cette évolution du système productif, même si ce processus est plus lent en France qu’au Royaume-Uni. Les transformations urbaines auxquelles on assiste alors sont spectaculaires, particulièrement à Paris.

1.     Le Paris d’Haussmann

PDP#11. Paris Haussmannien p.124-125. Le Paris d'Haussmann est certainement ce qui nous reste aujourd'hui de plus tangible du Second Empire. On peut y voir tout à la fois :

Le préfet de la Seine, Georges Eugène Haussmann -Biographie p.124, nommé le 1er juillet 1853, va être l'instrument de cette politique. C’est un haut fonctionnaire, un « grand commis » qui endosse la paternité d'une entreprise dont il n’a été qu'un exécutant, car Napoléon III a véritablement été l’instigateur -doc.1 p.124. Louis-Napoléon Bonaparte redessine Paris, même s'il n'a qu'une approche globale, qui reprend de surcroît les projets de son oncle et certaines réalisations de la monarchie de Juillet, car il existe une « modernisation » parisienne avant Haussmann. Haussmann n'a pas tout inventé et reprend même très largement le travail de la commission qui rend ses conclusions, à son arrivée à la préfecture de la Seine en 1853.

On a longtemps limité l’entreprise de Napoléon III et d'Haussmann à une volonté de faciliter la répression. Il paraît en effet moins facile de construire des barricades dans de larges avenues que dans des ruelles tortueuses[9].

Toutefois, le projet concrétise surtout d'autres attentes anciennes, la première étant l'éventrement des quartiers insalubres -doc.3 p.125. Les démolitions à Paris. La ligne droite n'est pas seulement stratégique ou esthétique ; ces percées sont plus encore pensées comme un moyen de relier les gares entre elles et d'améliorer ce qui est au cœur du projet : la circulation des hommes, de l'air, de l'eau, des marchandises.

L'œuvre d'Haussmann a été beaucoup critiquée par une opposition qui, ne pouvant s'attaquer à la personne de l'Empereur et à sa politique, a dénoncé « le massacre du Vieux Paris » et plus encore les excès de la spéculation immobilière, les jongleries financières, brocardées par le jeune Ferry dans Les comptes fantastiques d'Haussmann en 1863[10] ou par des députés républicains -doc.5 p.125. Discours de Jules Favre contre l’haussmannisation. En effet, pour financer l'haussmannisation, le duc de Persigny invente les fameuses « dépenses productives » : cela consiste à engager les excédents budgétaires de la ville, non pour payer directement les travaux, mais pour couvrir l'amortissement et les intérêts d'emprunts de capitaux bien plus considérables, emprunts ensuite couverts par l'augmentation supposée des recettes de la Ville et par la plus-value des terrains expropriés à revendre.

Les transformations de la ville sont engagées à partir des trois réseaux :

Parallèlement le système haussmannien met la ville au vert : sur les boulevards, on plante 100 000 arbres, on crée des squares, deux grands parcs, Montsouris et les Buttes-Chaumont, on aménage deux grands bois, le bois de Boulogne et le bois de Vincennes.

Le principal résultat est une ville saine, régulière, qui rejette peu à peu les entreprises polluantes vers l'extérieur et qui chasse plus progressivement qu’on ne le dit parfois sa population ouvrière. Si les ouvriers quittent le centre, c'est pour s'installer d'abord en périphérie de leurs anciens quartiers. On est encore loin d'une ville bourgeoise entourée d'une ceinture de banlieues populaires[11]. Il se dessine néanmoins progressivement une géographie populaire de l'est parisien où Belleville tient une place particulière dans l'accueil des migrants venus de toute la France.

2.     Les villes de province

L'haussmannisation ne touche pas seulement Paris : « chacun veut avoir son petit Paris », ironise docteur Hellis, un habitant de Rouen. Il est vrai que les problèmes rencontrés dans la capitale se retrouvent identiques dans toutes les grandes villes comme Lyon, Marseille, Bordeaux, Orléans et tant d'autres.

L’état sanitaire des grandes villes, dénoncé par les hygiénistes -Vocabulaire p.116, justifie un profond remodelage urbain. Le pouvoir cherche aussi à mieux contrôler les classes populaires, tout en réalisant des opérations de prestige. Ainsi, à Paris, Marseille ou Lyon, l’État et la ville définissent le plan d’ensemble, réalisent les réseaux et les grands équipements, et exproprient.

À l'imitation de Paris, mais aussi selon un schéma établi par les urbanistes locaux, de grands travaux sont menés à Lyon par le préfet Vaïsse pour « élargir, améliorer et embellir ». La ville est, pour le pouvoir central comme pour les édiles locaux, la vitrine de la prospérité et de la modernité : Marseille, Bordeaux sont également profondément remodelées.

II. Transformations sociales

A.    Importance du monde rural et début de l’exode rural

En 1852, sur 35 millions d’habitants, la France compte 27 millions de ruraux, dont 20 millions de cultivateurs. À côté des gros exploitants, la plupart des agriculteurs sont de petits propriétaires, et 3 millions de « prolétaires agricoles » louent leurs bras.

1.      « L'âge d'or des campagnes françaises »

C’est souvent par cette formule que l'on présente la situation des campagnes du Second Empire. La transformation de l’agriculture s’étale sur tout le XIXe siècle. La mise en réseau du territoire favorise la spécialisation de certaines régions (viticulture en Languedoc, betterave sucrière en Picardie) tandis que la polyculture décline. L'agriculture augmente ses performances, par une hausse de la productivité[12] et le niveau de vie des exploitants s’améliore sous l’effet de la diffusion de la propriété, favorisée par la hausse des salaires agricoles. Les écarts de fortune au sein de la société rurale ne s'effacent pas et la vie rurale reste rude -doc.1 p.128. Les difficultés du monde rural, mais l’existence d’une mobilité ascensionnelle est attestée par bien des sources.

Parallèlement, les campagnes perdent beaucoup de leurs activités annexes et s'agrarisent. Elles sont encore peu frappées par l'exode rural -Vocabulaire p.118 : l'attraction urbaine liée aux opportunités offertes par l'industrialisation est réelle, mais les mobilités restent souvent saisonnières -doc.5 p.129. Des migrations saisonnières. La mobilité est forte, surtout dans un rayon restreint « micromobilités »). Les grands travaux dans la capitale et dans les grandes villes entraînent un recours massif à une main-d'œuvre temporaire[13] qui tend lentement à se fixer : ce sont les débuts de l’exode rural -doc.4 p.129. Les débuts de l’exode rural, très progressifs dans un pays à l’urbanisation -Vocabulaire p.119 lente.

2.     L'engagement de l'État impérial dans la modernisation des campagnes

Il est réel, comme en témoignent :

Ce soutien s'inscrit dans une nouvelle image que prend progressivement -en France et ailleurs- l'État, qui n'est plus seulement prescripteur, voire « prédateur » : il protège et il encadre. Il se rapproche du monde paysan par ses nouveaux agents, comme le corps de la gendarmerie.

L'État intervient encore pour favoriser des formes de décentralisation ou de plus grande autonomie : Cf. loi sur les conseils généraux du 18 juillet 1866, qui leur donne compétence sur le classement, la construction et l’entretien des routes départementales.

À travers ces attentions portées au quotidien des ruraux, on comprend l'adhésion durable des campagnes à l'Empire :la surveillance renforcée des populations va de pair avec un appareil administratif plus présent et qui organise plus qu'il n’oppresse.

B.    Le monde ouvrier et la question sociale

1.     Vers un monde ouvrier

Le monde ouvrier devient de plus en plus nombreux. Le nombre des actifs ouvriers qui était de 1,3 million en 1848, frôle les 3 millions en 1870 (env. 30% de la population active)[15].

Comment la situation de ces ouvriers évolue-t-elle ? Derrière une hausse des salaires nominaux (30 à 40%) -Chiffres clés p.119, les situations sont diverses en fonction du cadre même dans lequel ils vivent et sont rémunérés : il y a un monde d’écart entre l'ouvrier du grand centre urbain (Paris, Lyon) ; l'ouvrier du grand centre manufacturier comme (Le Creusot) ; l'ouvrier habitant un centre urbain moyen (Orléans) ; l'ouvrier campagnard. De même, le mineur, l'ouvrier de la grande métallurgie, l'ouvrier du textile ont chacun leur physionomie. La fraction la plus fragile du monde ouvrier se trouve parmi les femmes et les enfants -De la source à l’Histoire p.132-133.

De très nombreux ouvriers sont des nouveaux venus : le nomadisme ouvrier témoigne encore largement de leur difficulté à accepter les rigueurs de leur condition. Pour les fixer et les encadrer, le recours au paternalisme -Vocabulaire p.119 semble la panacée[16]. En dehors des expériences paternalistes, l’amélioration des conditions de travail est lente, freinée notamment par la persistance du marchandage[17] (aboli en théorie en 1848) et de l'amende[18].

2.     La question sociale

Sous le Second Empire, les relations ouvriers/patrons voient naître des intermédiaires nouveaux, l'ingénieur et surtout le contremaître[19].Face au monde ouvrier, l'Empire adopte une série de mesures parfois contradictoires :

Au-delà de ces ambiguïtés, il est certain que Napoléon III porte une attention marquée à la question ouvrière -doc.3 p.131. Visite de Napoléon III aux ardoisiers d’Angers inondés.

PDP#12. Le monde ouvrier et la grève sous le Second Empire, p.130-131- L'une des principales revendications énoncées, par exemple à l’occasion de l’Exposition universelle de Londres en 1862, est le droit de grève -Vocabulaire p.118 + chronologie p.130, qui fait l’objet de la loi de 1864 sur les coalitions[21] -Vocabulaire p.118 + doc.4 p.131. Cette loi est importante par son effet libérateur -Info p.130.

L'autre problème, plus épineux, est celui de la représentation ouvrière. L’idée de représentation sociale apparaît avec force lors de la désignation des candidats d'opposition pour les législatives de 1863. « Le manifeste des 60 », publié en 1864 -doc.1 p.130. Les revendications ouvrières en 1864, proclame qu’il ne suffit pas d'avoir réalisé l'égalité de tous devant la loi pour résoudre la question ouvrière, « il nous reste encore à nous émanciper socialement » et que la classe ouvrière n’est pas représentée dans les instances de gouvernement (notion de « malreprésentation »)[22].

En 1865, est créé à Paris le premier bureau de l’Association Internationale des Travailleurs (AIT). Napoléon III continue la politique de la main tendue, et montre un intérêt tout particulier aux délégations ouvrières consécutives à l’exposition universelle de 1867. Mais cette même année 1867, l'AIT, accusée d'être une association non autorisée, est dissoute et entre alors dans la clandestinité.

Il est donc difficile de juger sans la nuancer la politique ouvrière de l'Empereur. Tout indique que l’Empereur craint que les ouvriers n’adoptent les idéologies révolutionnaires -Marxisme : vocabulaire p.118 et que les concessions qu’il accorde visent à les en éloigner. Ce qui n’empêche pas la répression de s’abattre régulièrement sur les mouvements de contestation -Chronologie p.130 + doc.5 p.131. L’État impérial face aux ouvriers grévistes (1870).

Conclusion

Révisions p.134-135

Sujets bac p.136-139


[1] Cf. concentration du réseau concentré aux mains de six grandes compagnies -Vocabulaire p.120 associant industriels et financiers, sur des concessions -Vocabulaire p.116 et 120 dont la durée est portée à 99 ans.

[2] Messageries maritimes et Compagnie générale transatlantique.

[3] …qui financent de grands travaux urbains à Paris et dans plusieurs villes thermales (Arcachon, Vichy) tout en investissant dans les chemins de fer.

[4] On peut également citer Ferdinand de Lesseps, directeur des Affaires consulaires et commerciales au ministère des Affaires étrangères, qui joua un rôle déterminant dans le percement du Canal de Suez.

[5] Émile est député de Gironde de 1853 à 1875, et Isaac député des Pyrénées Orientales de 1863 à 1870.

[6] On retrouve d’ailleurs parmi les organisateurs du juteux évènement tout l'entourage économique de l'Empereur.

[7] Les plus remarqués sont la reine Victoria et le prince Albert. C'est la première fois qu'un souverain britannique est reçu officiellement à Paris. En signe de réconciliation franco-anglaise, quarante ans après Waterloo, la Reine va s'incliner devant le tombeau de Napoléon 1er tandis que l'orgue des Invalides joue le God Save the Queen.

[8] En 1847, à Paris, la grande industrie ne représente encore qu'un cinquième de la production parisienne.

[9] Haussmann et Napoléon III ont en mémoire que les quartiers de l'Est parisien ont pu en 1848 résister à la troupe pendant trois jours parce qu'ils étaient mal reliés au centre de la capitale. Il faut donc empêcher la création de ces poches de résistance par les percées et par la multiplication des casernes qui sont sans aucun doute un élément majeur de l'appareil de surveillance et de répression. Haussmann ne s'en est pas caché ; il écrit lui-même dans ses Souvenirs au sujet du canal Saint-Martin qui a déjà servi de lieu de retranchement : « Le boulevard que je projetais au-dessus du canal couvert devait substituer au moyen de défense que le canal offrait aux émeutiers une nouvelle voie d'accès dans le centre habituel de leurs manifestations ».

[10] Ouvrage satirique dont le titre fait référence aux Contes Fantastiques d’Hoffmann, adaptés à l’opéra par Offenbach en 1851.

[11] Tant que les moyens de transports restent chers et que les activités restent encore concentrées dans le centre de la ville, les ouvriers ne s'en éloignent guère.

[12] Cette augmentation de la productivité doit davantage à l’intensification du travail humain -doc.2 p.128. Les travaux des champs qu’à la mécanisation, encore freinée par le coût et la fragilité des machines : c’est l'apogée de la civilisation du cheval, présent partout.

[13] Vers 1866, 100 000 natifs du Massif central fréquentent toujours régulièrement Paris. Cf. les fameux maçons de la Creuse

[14] Elle accorde aux communes une subvention de 100 millions payables sur 10 ans pour que les campagnes s'équipent. En 1841, il existait 53 000 km de chemins de grande communication classés, dont 17 000 km à l'état d'entretien, c'est-à-dire construits. En 1869, ce nombre s'élève à 80 000 auxquels il faut ajouter 63 000 km de chemins d'intérêt commun et 180 000 km de chemins vicinaux ordinaires.

[15] Ces chiffres doivent être nuancés car il existe bien des imprécisions dans les statistiques et le vocabulaire reste encore flou.

[16] Cf. les industriels alsaciens, membres de la Société industrielle de Mulhouse, créateurs, comme Jean Dollfus, de cités pour les ouvriers. Leur but : « Rendre l'ouvrier propriétaire et l'y amener par une pente insensible, presque à son insu, sans privation ni effort, telle est la combinaison »

[17] Le marchandeur (appelé parfois tâcheron) est un sous-entrepreneur de main-d'œuvre qui, avec les matières premières et le gros outillage fournis par le patron, fait exécuter des travaux à lui confiés, soit dans l'atelier ou le chantier du patron, soit à son domicile propre (suivant le genre d'industrie) avec l'aide d'ouvriers embauchés et payés par lui à la journée ou aux pièces sans l'intervention du patron.

[18] En 1857 encore, un règlement d'atelier adopté par les patrons lainiers du Nord prévoit des retenues de 0,25 franc à 3 francs en cas de malfaçon, absence ou retard.

[19] Cf. J. Michelet « l'ouvrier hait le contremaître dont il subit la tyrannie immédiate : celle du maître, plus éloignée, lui est moins odieuse »

[20] « Quand on a admis toutes les améliorations utiles, quand on a fait tout ce qui est bien et juste, on maintient l'ordre avec plus d'autorité parce que la force alors s'appuie sur la raison et la conscience satisfaites ».

[21] Interdites jusqu'à cette date, les grèves sont néanmoins fréquentes durant tout l'Empire.

[22] « Non ! Nous ne sommes pas représentés, et voilà pourquoi nous posons cette question des candidatures ouvrières. Nous savons qu'on ne dit pas candidatures industrielles, commerciales, militaires, journalistes, etc. ; mais la chose y est, si le mot n'y est pas ».