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Sommaire
I. QUESTION OBLIGATOIRE. L’EUROPE BOULEVERSÉE PAR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE (1789-1815)
A. LA MISE EN PLACE D’UN NOUVEL UNIVERS POLITIQUE AUTOUR D’IDÉES NOUVELLES EN FRANCE
1. De la convocation des états généraux à l’été 1789
2. La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (26 août 1789)
B. LES CONSÉQUENCES DE CE BOULEVERSEMENT À L’ÉCHELLE NATIONALE ET EUROPÉENNE
1. L’échec de la monarchie constitutionnelle
2. Les guerres révolutionnaires et napoléoniennes (1792-1815)
C. LE CONGRÈS DE VIENNE (1815) ENTEND RESTAURER L’ORDRE MONARCHIQUE ET ASSEOIR LA PAIX EN EUROPE
II. SUJET D’ÉTUDE. 10 AOÛT 1792 : LA CHUTE DE LA MONARCHIE ET LE BASCULEMENT VERS UNE RÉPUBLIQUE RÉVOLUTIONNAIRE
Manuel p.14-51
I. Question obligatoire. L’Europe bouleversée par la Révolution française (1789-1815)
Introduction
Repères p.16-17- Ce chapitre vise à montrer l’importance de la rupture révolutionnaire en France comme en Europe.
Comment l’émergence d’un nouvel ordre social et de nouveaux modèles politiques transforme-t-elle l’Europe ?
[Notions : Révolution, Souveraineté nationale, Égalité devant la loi, Nation, République, Empire]
A. La mise en place d’un nouvel univers politique autour d’idées nouvelles en France
En 1789, s’affirme en France une vision de la nation en rupture avec la société d’ordres d’Ancien Régime. Inspirée par les idées des Lumières, l’émergence d’une nation souveraine -souveraineté : notion p.21 et constituée de citoyens égaux en droit bouleverse la France, puis l’Europe.
1. De la convocation des états généraux à l’été 1789
[Notions : révolution, souveraineté nationale, nation.]
Face à une situation politique et financière catastrophique, Louis XVI convoque les États généraux, qui n’avaient pas été réunis depuis 1614. Eux seuls peuvent décider la levée de nouveaux impôts et engager la réforme du pays. Leur ouverture à Versailles, le 5 mai 1789, marque le début de la Révolution française -Révolution : notion p.21.
À partir du 5 mai 1789, 1 139 députés des trois ordres se réunissent. Leur travail est rapidement paralysé par des divergences politiques. Le 17 juin 1789, les députés du tiers état, élus de 96% de la nation, se proclament « Assemblée nationale », c’est-à-dire détenteurs de la souveraineté nationale -Nation : notion p.23. Le 20 juin, réunis dans la salle du Jeu de paume, ils prêtent serment de rédiger une Constitution -doc.1 p.20. Le 23 juin 1789, les députés refusent d’obéir au roi. Par cet acte révolutionnaire, ils mettent fin à la monarchie absolue.
À Paris, le peuple excédé par la misère[1] suit avec passion les États généraux. Début juillet, des émeutes éclatent, et une milice de citoyens armés, la garde nationale, est organisée ; les arsenaux sont pillés et le 14 juillet la Bastille est prise -doc.2 p.20. 14 juillet 1789, le peuple se soulève à Paris. Le retentissement de cette journée est immense, et elle est suivie par des troubles importants en province[2]. Pour mettre fin aux troubles, les députés votent, dans la nuit du 4 août, l’abolition de tous les privilèges -doc.3 p.20. L’abolition des privilèges. C’est la fin de la société d’ordres.
2. La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (26 août 1789)
[Notions : souveraineté nationale, nation, égalité devant la loi.]
Doc.5 p.21. La déclaration des droits de l’homme et du citoyen- L’étude de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen[3] adoptée le 26 août 1789 permet de prendre la mesure du projet de la Révolution : refonder l’ordre politique autour de l’idée de souveraineté nationale et des valeurs de liberté et d’égalité devant la loi[4].
En proclamant « les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme » la déclaration prétend à l’universalité -statut que lui reconnaitra l’ONU dans sa Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée le 10 décembre 1948. Elle sera reprise comme préambule des constitutions de 1793, 1795, 1848, et complétée par celle de 1946 (et de 1958). Source du droit, la Déclaration des droits de l'homme finit par devenir le mythe et l’emblème d'une certaine idée française de la démocratie.
B. Les conséquences de ce bouleversement à l’échelle nationale et européenne
1. L’échec de la monarchie constitutionnelle
[Notion : République.]
Les constituants doivent désormais gérer la rupture et établir l'équilibre des responsabilités entre le roi (pouvoir exécutif) et l’Assemblée (pouvoir législatif). Une majorité se dégage en faveur d’une assemblée unique et de l’attribution au roi d’un droit de veto suspensif[5]. À la réduction de ses pouvoirs, Louis XVI oppose l'inertie : il ne signe pas les textes adoptés.
À Paris, les femmes du petit peuple sont exaspérées par la pénurie : un cortège se forme le 6 octobre 1789, et 6 000 à 7 000 manifestants gagnent Versailles -Sujet bac p.32-33. Pour éviter l'effusion de sang, Louis XVI accepte de s’installer à Paris : un long cortège ramène « Le boulanger, la boulangère et le petit mitron [le dauphin] ».
Le 20 juin 1791, la famille royale s’enfuit en direction de la frontière des Pays-Bas, où stationnent les troupes de nobles émigrés. Dans la nuit du 21 au 22, le roi est reconnu à Varennes -doc.3 p.35. L’arrestation du roi à Varennes. Son retour le 25 juin se fait dans un silence hostile. Avec la fuite du roi, le projet de monarchie constitutionnelle est compromis, et nombreux sont ceux qui demandent la proclamation de la République. Manifestations et pétitions se multiplient, et le 17 juillet 1791 au Champ-de-Mars, la garde nationale ouvre le feu sur la foule, laissant sur le pavé une cinquantaine de victimes. La Constitution est finalement adoptée le 3 septembre 1791 -doc.1 p.34. Le roi et la Constitution de 1791, mais la collaboration du roi avec l’Assemblée élue au suffrage censitaire est indispensable à son fonctionnement. Or, la situation se complique avec l’irruption de la guerre…
Repères chronologiques p.34- En effet, la Révolution française suscite des espoirs à l’étranger, au grand dam des régimes conservateurs européens -Carte 1 p.18. L’Europe en 1789. La Prusse et Autriche, ont adopté un commandement commun, et massent leurs troupes à la frontière française, aux côtés des nobles émigrés. Le 20 avril, l'Assemblée nationale accepte la proposition royale de déclarer la guerre à François II[6]. En France, l’attitude du couple royal alimente plus la défiance, tandis que les défaites s’enchainent et que les troupes austro-prussiennes envahissent le Nord et l’Est du pays. Dans ces conditions, le 11 juillet 1792, « la patrie en danger » est proclamée, et un appel est lancé aux volontaires -doc.5 p.35. La Révolution en armes. Le 28 juillet les Parisiens prennent connaissance du manifeste signé par le commandant des troupes austro-prussiennes, Brunswick, qui promet à Paris « une vengeance exemplaire et à jamais mémorable » si les Parisiens ne se soumettent pas au roi -doc.4 p.35. Le manifeste de Brunswick + doc.7 p.36. La Carmagnole, le chant des sans-culottes. Ce texte, qui étale au grand jour la connivence de Louis XVI et de son entourage avec l'étranger, a l’effet inverse de celui désiré par son auteur : le 10 août 1792 au matin, une foule furieuse envahit les Tuileries -doc.8 p.35. Une flambée de violence + doc.9 p.37. La prise du palais des Tuileries (J. Bertaux). L’Assemblée suspend le roi, et décide son emprisonnement -doc.10 p.37. La famille royale en route vers la prison du Temple, le 13 août. Il n’est plus question de monarchie constitutionnelle : une nouvelle assemblée, la Convention, sera élue au suffrage universel. Le 20
septembre, sur la route stratégique qui mène de la frontière d'Empire vers Paris, l'armée des volontaires français remporte la bataille de Valmy et arrête l’avancée des troupes austro-prussiennes -Carte 13 p.38. 1792, la Révolution menacée. Le lendemain, la Convention fraîchement élue proclame la République -République : notion p.23 + doc.12 p.38. La royauté abolie + doc.2 p.22. La République en 1793, dans une atmosphère fiévreuse -doc.14 p. 39. Les massacres de septembre 1789. Quant au roi, il sera jugé en décembre 1792 -doc.15 p.39. Le procès de Louis XVI, prolongement du 10 août et exécuté le 21 janvier 1793.
Cette date marque le début d’une expérience républicaine (deux régimes : la Convention[7], puis le Directoire) qui durera jusqu’en 1799 -doc.4 p.23. Le coup d’État de Bonaparte, 18 brumaire an VIII. Elle marque aussi le début d’une période de guerres incessantes avec les monarchies européennes, jusqu’à la chute de l’Empire en 1814 et la défaite définitive de Napoléon en 1815.
3. Les guerres révolutionnaires et napoléoniennes (1792-1815)
[Notion : Empire.]
La Révolution, avec ses valeurs de liberté et d’égalité, a d’abord suscité l’enthousiasme parmi les peuples européens. À partir de 1792, la guerre, présentée comme une lutte contre les rois, a même abouti à la formation de « Républiques sœurs » (1795-1799) -doc.1 p.22. Les guerres de la République. Mais cette fraternité révolutionnaire est éphémère car les réquisitions et les pillages-doc.5 p.25. Les armées de Napoléon en Italie rendent la présence française très impopulaire. À partir du Consulat (1799) et plus encore de l’Empire (1804) -Empire : notion p.25, et malgré la diffusion de certains principes de la Révolution et du Code civil -Dossier p.24-25. L’Empire, prolongement de la Révolution, cette domination entraîne des résistances croissantes -Carte 3 p.19. L’apogée de l’Empire napoléonien (1811).
La puissance française inquiète les cours européennes, notamment l’Angleterre. À partir de 1805, par des campagnes militaires victorieuses[8], l’empereur redessine la carte de l’Europe et impose la domination française sur le continent, tout en cherchant à isoler l’Angleterre par le blocus continental. Mais cette hégémonie crée partout une hostilité croissante. L’échec de l’effroyable campagne de Russie en 1812 marque un tournant : les Européens se soulèvent contre Napoléon, au nom d’un principe révolutionnaire qu’il a lui-même contribué à diffuser, celui de souveraineté nationale. Vaincu, il abdique une première fois en avril 1814, puis définitivement après son ultime défaite à Waterloo (18 juin 1815).
C. Le congrès de Vienne (1815) entend restaurer l’ordre monarchique et asseoir la paix en Europe
Le congrès de Vienne marque à l’échelle européenne la fin de la séquence de la Révolution française et de l’Empire, à travers la naissance du « concert européen », mode de gestion de la stabilité sur le continent fondé sur l’équilibre entre grandes puissances qui traverse tout le XIXe siècle, jusqu’à 1914 -Carte 4 p.19. L’Europe du congrès de Vienne (1815) + Dossier p.26-27. Le congrès de Vienne et les idéaux de 1789. Il faut y voir plus qu’une simple « revanche » des monarchies réactionnaires : la volonté est bien de trouver un équilibre qui garantisse la stabilité, et les dirigeants européens savent qu’ils ne peuvent pas totalement effacer tous les acquis de la Révolution, et notamment l’idée même de nation.
II. Sujet d’étude. 10 août 1792 : la chute de la monarchie et le basculement vers une république révolutionnaire
Sujet d’étude p.34-39
Introduction
À partir de l’étude de cette journée révolutionnaire, on comprend la rupture des révolutionnaires avec l’Europe monarchique ainsi que le début d’une première expérience républicaine française marquée par les affrontements extérieurs et intérieurs. La période révolutionnaire en France est marquée par des journées, des moments forts dont les impacts laissent une empreinte dans l’histoire. Doc.11 p.37. À la gloire du 10 août- La journée du 10 août constitue à la fois une rupture et un passage entre la tentative de monarchie constitutionnelle et la mise en place d’une République, qui interpelle l’Europe monarchiste. Le 10 août s’inscrit pleinement dans la dynamique révolutionnaire : en effet, il concentre tous les éléments du basculement révolutionnaire : initialement, la figure du roi n’avait pas été remise en question, et désormais la monarchie constitutionnelle est devenue impossible.
En quoi la journée du 10 août 1792 marque-t-elle une rupture dans le processus révolutionnaire ?
Exercice
Consigne. À l’aide de votre manuel (p.34-39), du cours, des explications précédentes et de l’extrait vidéo diffusé, rédigez un paragraphe en trois parties sur la journée 10 août 1792 : 1/ Contexte ; 2/ Déroulement ; 3/ Conséquences.
Conclusion
Cours p.28-29
Révisions p.30-31 et p.40
Sujet bac p.32-33 et p.41
[1] La France connaît alors une importante augmentation des prix des subsistances et de graves problèmes d’approvisionnement de ses villes.
[2] Des violences contre les nobles embrasent plusieurs régions : c’est la « grande peur ».
[3] Cf. https://view.genial.ly/5f3fd06e1d09d70d72b9562a/interactive-content-1tecddhc
[4] Le contexte de son adoption invite néanmoins à constater les difficultés du projet : quelle place pour le roi, quelle place pour la noblesse, quelle place pour l’Église catholique (Constitution civile du clergé) ? Comment prendre place dans une Europe largement monarchique et aristocratique ?
[5] qui lui permet seulement de retarder l'application d'une loi pendant deux législatures (4 ans)
[6] Cinq jours après la déclaration de guerre, Rouget de Lisle, officier du génie, chante devant le maire de Strasbourg, Dietrich, un chant qu'il a composé pour l'armée du Rhin. Ce chant martial deviendra La Marseillaise -doc.2 p.34. La Marseillaise. Cet hymne entraînera des millions de Français dans la défense du drapeau tricolore. Les volontaires venus de Marseille -et d'ailleurs- reprendront ce chant dont les paroles sollicitent à la fois les attachements individuels (la terre, la famille) et les valeurs universelles (la lutte contre la tyrannie).
[7] …marquée par la Terreur en 1793-1794 -doc.3 p.23. La loi du 22 prairial an II.
[8] Marquées par quelques victoires retentissantes, comme la bataille d’Austerlitz (1805). Plus d’informations sur les guerres napoléoniennes sur le site napoléon.org.