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Sommaire

I. LA DIMENSION SPATIALE DE LA PUISSANCE MARITIME FRANÇAISE
A. UNE FRANCE MÉTROPOLITAINE OUVERTE SUR QUATRE FAÇADES MARITIMES
B. LA DEUXIÈME ZEE DU MONDE
1. Un « Empire maritime » ?
2. Des contestations
C. UNE VOLONTÉ DE CONSERVATION

II. LA DIMENSION ÉCONOMIQUE DE LA PUISSANCE MARITIME FRANÇAISE
A. L’ÉCONOMIE MARITIME : IMPORTANCE ET ACTEURS
1. Le poids de l’économie bleue
2. Les acteurs publics et privés de l’économie bleue : des secteurs divers, des entreprises d’envergure mondiale
B. DES RESSOURCES INÉGALEMENT EXPLOITÉES
1. Ressources minérales et énergétiques
2. Ressources halieutiques

III. LA DIMENSION MILITAIRE DE LA PUISSANCE MARITIME FRANÇAISE
A. L’UNE DES TROIS PREMIÈRES MARINES DU MONDE
B. LES MISSIONS DE LA MARINE FRANÇAISE

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Manuel p.74-103

Introduction

Accroche p.75-76 + Repères p.76-77- La puissance maritime pourrait être définie comme la maîtrise de la mer et une capacité à faire prévaloir ses vues sur les mers et les océans. Notion p.77- Une puissance maritime se caractérise par un certain nombre de facteurs parmi lesquels : les flottes militaire et de commerce, l’importance de la mer dans l’économie ou la capacité à protéger ses ressources maritimes.

Il s’agit de voir comment la France affirme sa puissance, et donc si elle est capable d’imposer sa volonté à d’autres acteurs, notamment des États, sur les mers et les océans ou grâce à eux. La France dispose d’atouts évidents, qu’il s’agisse de sa marine, du poids de ses acteurs maritimes ou de l’importance de sa ZEE.

Comment la France cherche-t-elle à s’affirmer comme puissance maritime ?

I. La dimension spatiale de la puissance maritime française

A.    Une France métropolitaine ouverte sur quatre façades maritimes

Par sa position géographique de Finisterre européen, la France métropolitaine bénéficie d’une large ouverture maritime, sur quatre façades : Manche-Est / mer du Nord, Nord Atlantique / Manche Ouest, Sud Atlantique, Méditerranée.

Ces façades, structurées par des ports comme Marseille-Fos et le Havre, souvent dotés de Zones industrialo-portuaires (ZIP), constituent autant d’interfaces avec le système-monde. Ils sont toutefois soumis à une rude concurrence -Carte 2 p.89. Des ports français + doc.6 p.77. Le Havre, 1er port de conteneurs français… Les ports français souffrent d’une intermodalité insuffisante, et donc d’une mauvaise connexion à leur hinterland, en comparaison par exemple à celle des principaux ports de la Northern Range[1] (Rotterdam en tête) : en effet, la moitié des marchandises qui arrivent en France par conteneur transite par un port étranger !

B.    La deuxième ZEE du monde

1.     Un « Empire maritime » ?

Repère 1 p.76 + carte 1 p.88. Une présence territoriale mondiale- La France possède un espace maritime de plus de 11 millions de km², ce qui la place au second rang mondial derrière les États-Unis. La taille considérable de cette ZEE doit beaucoup à ses possessions outre-mer : en effet, 97% de cet espace maritime correspondent aux DROM-COM et assurent une présence française sur trois océans, deux hémisphères, jusqu’en Antarctique -Étude de cas p.78-81. La France, une puissance pacifique.

Cet espace peut être élargi, sous conditions, pour les ressources du sol et du sous-sol par l’extension jusqu’à 350 milles du rivage. Avec le programme EXTRAPLAC, le domaine sous-maritime de la France s’est agrandi de 579 000 km², et pourrait encore s’accroître[2].

2.     Des contestations

Néanmoins, la ZEE française fait également l’objet de contestations, modérées de la part du Mexique pour Clipperton[3], plus vives de la part de Madagascar et Maurice pour les îles éparses[4] -Étude de cas p.82-83. Les îles Éparses, entre oubli et convoitises.

C.    Une volonté de conservation

Dossier p.90-91. La France, championne des aires marines protégées- La France est au second rang mondial derrière les États-Unis pour la superficie maritime bénéficiant d’un statut de protection de la nature. Les aires marines protégées (AMP) bénéficient de mesures de gestion spécifiques (suivi scientifique, programme d’actions, surveillance…), assorties de réglementations inégalement contraignantes.

II. La dimension économique de la puissance maritime française

A. L’économie maritime : importance et acteurs

1.     Le poids de l’économie bleue

De la pêche aux biotechnologies bleues -Croissance bleue, économie bleue : définitions p.86, l’économie maritime représente 14% du PIB, et un demi-million d’emplois très divers[5]. Ces emplois se concentrent naturellement dans les régions côtières et pour moitié en PACA et en Bretagne.

2.     Les acteurs publics et privés de l’économie bleue : des secteurs divers, des entreprises d’envergure mondiale

La recherche française relative aux mers et océans dispose d’une large reconnaissance mondiale. Cette reconnaissance repose sur l’excellence de certaines universités océanographiques (notamment Paris-Sorbonne, Brest, Toulouse, Aix-en-Provence[6]-doc.3 p.76. Les meilleures universités océanographiques.), sur de prestigieux instituts de recherche comme l’Ifremer.

L’économie bleue est également animée par des entreprises à la taille et aux secteurs d’activités divers, de la startup innovante -Actugéo p.87. Des algues pour remplacer le plastique ? à la FTN d’envergure mondiale :

  • Les Chantiers de l’Atlantique (paquebots de croisière) à Saint-Nazaire, sont spécialisés dans les services maritimes, la production d’infrastructures énergétiques maritimes, et surtout dans la construction de paquebots géants.
  • Naval Group[7] est le premier groupe européen de systèmes navals de défense qui produit et exporte des navires de surface et des sous-marins.
  • CMA-CGM (transport de conteneurs), 4e armateur mondial -Repère 2 p.76 + Dossier p.48-49.
  • Orange Marine (pose et maintenance des câbles sous-marins).
  • Bénéteau (bateaux de plaisance), chef de file mondial de la production de voiliers.
  • EDF Renouvelables (EMR)

B.    Des ressources inégalement exploitées

1.     Ressources minérales et énergétiques

La ZEE française offre un potentiel important :

  • en énergies marines renouvelables (EMR) -Définition p.84, avec néanmoins un net retard : les EMR ne représentent que 0,1% de la production électrique française, alors que la France était pionnière avec l’usine marémotrice de la Rance (1966) ; début 2020, aucun parc éolien n’est en exploitation (seules deux turbines sont en expérimentation au large des côtes bretonnes) et la filière de l’hydrolien marin est délaissée -Actugéo p.85.
  • en énergies fossiles, à en croire certaines prospections (Nouvelle-Calédonie, Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte, Guyane)
  • en ressources minérales, notamment en terres rares (dans le Pacifique : Wallis-et-Futuna, Polynésie française, voire Clipperton)

2.     Ressources halieutiques

Malgré des atouts évidents (ZEE, histoire, savoir-faire…), la pêche française est insuffisamment modernisée pour affronter la concurrence internationale -Repère 5 p.77. Évolution de la pêche. La France importe 3,5 fois plus de produits de la mer qu’elle n’en exporte en valeur. Très souvent, l’absence d’organisation de la filière entraîne une surexploitation des eaux côtières plus accessibles aux pêcheurs artisanaux alors que le large est presque abandonné. Par ailleurs, les conséquences du Brexit inquiètent une partie des pêcheurs français.

III. La dimension militaire de la puissance maritime française

A. L’une des trois premières marines du monde

La Marine française est une des rares au monde :

  • À bénéficier de points d’appui sur l’ensemble des mers et des océans.3 p.89. Les forces marines françaises dans le monde- Implantées sur tous les océans, les bases navales outre-mer sont les indispensables piliers de la flotte chargée de veiller sur les immenses espaces maritimes ultramarins. À ces bases navales, parties intégrantes des forces dites « de souveraineté », s’ajoutent des points d’appui en territoire étranger, ou forces navales dites « de présence », permettant d’assurer le soutien logistique opérationnel des unités déployées.
  • À maîtriser toutes les fonctions stratégiques nécessaires aux opérations maritimes, de défense et de sécurité nationale. Classée au 7e rang mondial en tonnage seulement, c’est une des rares marines du monde à maîtriser l’ensemble des fonctions stratégiques nécessaires aux opérations maritimes, grâce à son format resserré mais complet, du porte-avions -Repère 8 p.77. Flottes disposant de porte-avions aux patrouilleurs en passant par les sous-marins nucléaires -Repère 7 p.77. Les sous-marins lanceurs d’engins (SNLE).

Cela fait d’elle une des trois premières marines du monde, même si elle est soumise à une rude concurrence notamment de la part des puissances émergentes. C’est dans ce contexte que s’inscrit la loi de programmation militaire, qui vise à maintenir la puissance de la Marine française[8].

B.    Les missions de la Marine française

La marine est une composante importante de la dissuasion nucléaire française (SNLE et porte-avions lorsqu’il embarque des avions de la force aérienne nucléaire). Elle peut également projeter des forces et exercer une diplomatie navale[9].

Cet ensemble permet aussi à la marine de participer à la protection des intérêts de la France :

  • Défense et protection de la ZEE notamment contre la pêche illégale et illicite -Dossier p. 92-93. En Guyane, lutter contre la pêche illégale.
  • Lutte contre les trafics d’êtres humains, de drogues et d’armes.
  • Lutte contre la piraterie.
  • Défense des principes de la CNUDM, à commencer par la liberté et la sécurité de la navigation.

Conclusion

Sujet bac p.98-99- La France dispose donc d’atouts évidents. Cependant ils ne sont pas toujours pleinement valorisés alors même que la concurrence est de plus en plus vive.

Révisions p.94-95

Sujets bac p.96-101


[1] La Northern Range ou range nord-ouest ou rangée nord-européenne, désigne la façade maritime de la mer du Nord de Dunkerque à Hambourg dans laquelle on englobe parfois Le Havre. L'Europe rhénane, qui inclut différents États (Suisse, Allemagne, France, Benelux), cœur économique de l'Union européenne, constitue l'essentiel de son arrière-pays. Source : Géoconfluences.

[2] NB : Ce très vaste domaine maritime est cependant très dispersé et éloigné de la métropole : l’exploitation des richesses en sera d’autant plus délicate et coûteuse.

[3] Cf. E. Sari, « Clipperton, petit bout de France délaissé dans l’océan Pacifique », Le Monde, 30 mars 2017

[4] Cf. « Iles Éparses : ‘La France ne respecte ni la géographie, ni l’histoire, ni le droit international’ » (Tribune), Le Monde, 15 novembre 2019

[5] Dans le tourisme littoral, qui concentre la moitié de ces emplois, ce sont autant de femmes que d’hommes et majoritairement des postes d’employés. Dans les autres domaines, ce sont avant tout des hommes et des postes d’ouvriers. Toutefois, certains secteurs, comme ceux liés à l’énergie, emploient davantage de cadres. Cf. https://www.insee.fr/fr/statistiques/1560263

[6] Cf. http://www.shanghairanking.com/Shanghairanking-Subject-Rankings/oceanography.html

[7] https://www.naval-group.com/fr

[8] Cf. Nathalie Guibert, « Un nouveau porte-avions à propulsion nucléaire, une fois et demie plus grand que le « Charles-de-Gaulle », sera opérationnel en 2038 », Le Monde, 8 décembre 2020.

[9] Par exemple, le porte-avions peut, selon le contexte, servir à exercer une pression sur des adversaires ou souligner l’intérêt pour un espace ou un partenaire. Cf. Henry Kissinger, le secrétaire d’État du président des États-Unis Richard Nixon (1969-1974), qui affirmait : « un porte-avions, c’est 100 000 tonnes de diplomatie »

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